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Cambodge
Trek de 2 jours dans la forêt du Ratanakiri

Trek de 2 jours dans la forêt du Ratanakiri

Mon expédition à Siem Reap touche à sa fin et j’en garde un souvenir indélébile. Bien évidemment je serais restée une semaine même deux si le temps n’était pas compté mais mon séjour ne s’arrête pas là. Ma prochaine destination m’emmène à Banlung où une expérience unique et pleines de rebondissements m’attend et m’amènera aussi loin de ma zone de confort que possible.

I. Arrivée à Banlung entre terre rouge et lac mystique

Après 7 heures de van depuis Siem Reap, me voilà arrivée à Banlung, loin du tourisme de masse. J’ai choisi cette ville car c’est le point de départ pour réaliser des treks dans la forêt environnante. Banlung signifie « terre rouge » en cambodgien et à juste titre car les routes y sont extrêmement poussiéreuses. Quand on arrive de Siem Reap, le changement de décors y est saisissant. L’absence de touristes et les paysages sauvage à perte de vue, vous ne pouvez que tomber amoureux de cet endroit.

Pour ce premier jour, ma curiosité m’emmène au lac du cratère de Boeng Yeak Lom. Ce lac est d’une forme circulaire absolument parfaite, bercé par la nature sauvage qui semble le protéger. Je décide de faire le tour pour admirer le calme de l’eau et je vois la forêt s’y refléter.  On a vraiment envie de s’y baigner (et on peut) mais je me contenterais juste de me tremper les pieds. Quelques secondes suffisent pour que des petites crevettes me chatouillent les pieds. On ne connaît pas vraiment l’origine de ce lac à la forme si parfaite mais il semblerait que ce soit un ancien cratère de volcan vieux de 700 000 ans et beaucoup de légende entoure ce lac.

Je séjourne au Tree Top Ecolodge, qui propose de très beaux bungalows au sein d’une nature sauvage luxuriante en pleine ville. Je vous recommande cet endroit les yeux fermés.

C’est à l’accueil de cet Ecolodge que le propriétaire me propose le trek dans la forêt du ratanakiri. Dans un anglais approximatif il m’explique le programme des deux jours et je fais semblant d’avoir tout compris (Grosse erreur). Dans le plus grand des mystères je réserve ce trek en me disant, « c’est l’aventure »! Et il me donne RDV le lendemain à l’accueil.

A savoir :
La province du Ratanakiri est une des régions les moins développées du Cambodge en raison de son enclavement. Cependant, elle attire de plus en plus de touristes pour ses paysages naturels qui ont pour la plupart été préservés.

II. Trek jour 1 : incompréhension, angoisse et nuit de folie

LE moment que j’attendais depuis des mois arrive enfin ! Un tuktuk m’attend à l’Ecolodge pour m’emmener au point de départ du fameux trek mystère. C’est avec mon petit sac à dos Quechua que je monte dans le tuktuk.  Après une heure de route (ou peut-être deux, je ne sais plus mais le temps était long), nous prenons un bateau pour traverser la rivière. Une fois sur l’autre rive, on repart en tuktuk pour 40 minutes. Nous nous arrêtons ENFIN pour commencer notre expédition dans la jungle 🌿

Deux guides m’accompagnent. Un guide local qui connaît la forêt comme sa poche et un autre guide qui parle (un peu) anglais pour pouvoir faire la traduction. Avant de commencer, le guide me demande si je sais nager. Je ne comprends pas très bien cette question parce que je suis venue pour aller dans la jungle et non me baigner. De plus, je suis une très mauvaise nageuse. Il était cependant hors de question que je fasse demi-tour après tout ce chemin parcouru donc je m’empresse de dire que je sais nager. Le guide me dit alors que nous risquons d’avoir de l’eau jusqu’au coup mais pas de panique, il n’y a pas d’animaux dangereux (me voilà rassurée).  L’aventure commence.

Nous marchons deux heures avant d’arriver aux abords de la forêt. Nous sommes en pleine saison des pluies et notre périple s’accompagne de petites averses. Avant d’entrer dans la forêt, le guide sort une sorte de spray et s’asperge les jambes avec. Il me regarde et me dit « c’est pour les sangsues ». Je n’étais pas au courant de ce détail et je commence à me dire « mais dans quoi je m’embarque ? ». Nous marchons une bonne dizaine de minutes avant que je me rende compte que la forêt était REMPLIT de sangsues à la fois sur le sol et sur les feuilles qui n’attendaient que votre passage pour se jeter sur vous. Je n’y fait pas attention, mon objectif est de marcher toujours tout droit pour ne pas perdre le guide. Notre chemin s’arrête et nous faisons face à une petite rivière. Je me dis « c’est y est, c’est maintenant que je devoir me mouiller ! ».  Je portais mon sac au dessus de ma tête et nous passons sans encombre cette rivière qui arrive au niveau de mes genoux. Trempée mais soulagée, je me dis que le plus dur est passé. Que nenni ! Nous marchons encore une heure et je comprends enfin le sens de sa question 🌊 .

Le guide pose ses sacs et commence à les mettre dans un grand sac en plastique pour les imperméabiliser. Je m’approche du chemin et je vois ce que nous allons devoir traverser. Une rivière presque aussi large que la moitié de la Seine avec un courant égal à celui de la Seine, peut-être même plus. Voici ce que je sous mes yeux ébahis. Tant bien que mal, je réussis à traverser cette rivière solidement accrochée à mon guide. Je n’ai pas arrêté de nager comme si ma vie en dépendait, j’en ai même déchiré mon pantalon ! Arrivée à bon port, mouillée et épuisée, nous continuons notre expédition. Au bout d’une heure de marche intensive dans la forêt vierge, nous arrivons enfin à notre campement. Sur place, il n’y avait qu’une structure en bambous pour installer des hamacs et un endroit pour faire du feu et c’était tout ce dont j’avais besoin pour reprendre des forces. Après un excellent repas concocté par les guides, on se lave dans la rivière et on installe les hamacs. Les vêtements mouillés, je m’installe dans mon hamac. Bercé par les bruits de la forêt, j’ai du mal à trouver le sommeil. Je réalise que cette endroit est magique, immense, unique.

III. Trek jour 2 : Show must go on, bambou et déluge

Réveil aux aurores pour un excellent petit déjeuner préparé par les guides. J’ai la chance de pouvoir déguster un café dans une tasse en bambou ! Pour ce dernier jour, nous allons marcher 2 heures et revenir par la rivière sur un radeau en bambou. Cette nouvelle aventure m’enchante et m’intrigue à la fois. On n’est pas à l’abris d’une surprise.

Mes vêtements mouillés de la veille sur le dos, j’avance dans cette forêt dense où nul homme ne semble avoir mis les pieds. Les sangsues ne sont jamais bien loin. Nous arrivons au bord d’une rivière et je comprends que nous allons embarquer ici. Les guides commencent la construction de notre radeau et font des allers retours dans la forêt pour chercher des bambous. Je me suis cru dans l’épreuve des radeaux de Koh Lanta !  En deux heures, j’ai vu un tas de bambous se transformer sous mes yeux en radeau. Au début, je n’étais pas sereine à l’idée de monter dessus. Allait-il flotter sous nos poids et ceux de nos sacs ? Et la réponse fut un grand oui ! Dans cette grande euphorie, nous embarquons sur notre navire pour aller où la rivière nous portera. Je pensais naïvement que cette croisière allait durer 1h, peut-être moins. Je pensais aussi qu’il n’y avait pas de crocodiles dans cette rivière. Que je suis naïve.

Oui, nos guides nous annoncent tranquillement qu’il y a des crocodiles dans la rivière mais « pas de problèmes », ils ont peur du radeau 🐊.  Par chance, nous n’en croisons aucun. Nous profitons de cette croisière qui est magique. Entourés par cette forêt immense, nous sommes témoin des merveilles que la nature a à nous offrir. En pleine contemplation, une pluie diluvienne commença à s’abattre sur nous. Le ciel devient peu à peu gris et le froid se fit ressentir mais la magie était bien là. Notre croisière dura 3 heures. Ces 3 heures d’observation furent magiques, bien au delà de mes espérances. Je me rappellerais toujours de cette sensation d’excitation, émerveillement et de plénitude qui m’envahit durant ces deux jours.

Trempée depuis deux jours, le retour à l’hôtel était plus que nécessaire. De cette expédition, j’en garde des souvenirs pleins la tête, un challenge personnel qui m’a poussé à sortir de ma zone de confort.  Malgré les surprises et les difficultés, je ne peux que vous conseiller de vivre une aventure comme celle-ci pour réveiller l’âme d’aventurier qui sommeil en vous.

 

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